Peut-être comme moi avez-vous toujours bu de la tisane en trempant une infusette dans de l’eau chaude… Le goût est là, le corps est réchauffé, la soif étanchée mais pour autant les principes actifs de la plante sont-ils actifs ? Pas forcement. La phytothérapie (usage des plantes à destination thérapeutique) préconise de préparer une infusion thérapeutique selon certaines règles afin de maximiser l’extraction des principes actifs.
Voici la recette pour préparer une infusion thérapeutique de plantes sèches (ou fraîches) :
Pour des feuilles, fleurs ou sommités fleuries donc pour toutes les parties dites « molles » de la plante, on parle bien d’infusion de plante. Concernant les parties « dures » de la plante comme la racine ou les graines, on parlera de décoction et le procédé est légèrement différent.
Afin de préparer une infusion thérapeutique, le démarrage se fait toujours à l’eau froide afin d’extraire en douceur et sans les fragiliser les principes actifs de la plante dont certains peuvent être plus ou moins sensibles. Imaginez : aimeriez-vous être immergé dans un bain à 41 degrés en 1 seconde, est-ce que vous éprouveriez du plaisir et de la détente, du lâcher-prise… ? J’ai des doutes! Vous préfèreriez sans doute commencer par une eau à 37 degrés pour vous acclimater progressivement à la chaleur et éviter une réaction thermique. Et bien c’est pareil pour la plante ! Elle a besoin de douceur pour pouvoir libérer ses principes actifs bienfaiteurs.
Voici comment procéder pour préparer une infusion thérapeutique :
- mettez 4 cuillères à soupe de plante dans une casserole d’1 L d’eau.
- Portez à ébullition.
- Dès que l’eau bout, sortez la casserole du feu et mettez un couvercle.
- Laissez infuser 10 à 15 minutes.
- Pour les puristes, récupérez les gouttelettes de vapeur d’eau sur le couvercle et les mettre dans l’eau. Cette action permet de récupérer les gouttes « d’huiles essentielles » (fortement chargées en principes actifs).
- Filtrez et buvez tout au long de la journée, chaude ou froide, de préférence en dehors des repas. Ce qui n’est pas consommé au bout de 24h doit être jeté.
Et on fait ça juste une fois ? Et bien non ! Pour être active sur le plan de la santé et avoir un réel effet bénéfique, la phytothérapie conseille de pratiquer une cure de 21 jours de la plante. Après cette période, une fenêtre thérapeutique de 7 jours est nécessaire puis l’on peut recommencer une deuxième période de 21 jours si besoin. Si une infusion de mélisse soulagera rapidement votre digestion après un repas lourd et copieux, il faudra respecter la cure de 21 jours pour obtenir un résultat pour réguler par exemple un état de nervosité avec la même plante.
Quels sont les avantages et inconvénients de l’infusion comme remède naturel ?
Avantage | Inconvénient |
Economique : le sachet de plante bio de 50 g coûte entre 3 et 6€ selon les plantes. On peut effectuer des mélanges de plantes maison. | Peut être long à préparer pour certaines personnes |
L’infusion permet un apport supplémentaire d’eau dans la journée afin d’arriver au 1.5L d’eau par jour recommandé. | Nécessite une grande quantité à boire tous les jours : 1 L d’infusion pour un adulte. |
Agréable pour certaines plantes au goût et à l’odeur | Moins agréable au goût ou à l’odeur pour d’autres |
Facile à transporter pour le travail ou les activités, et notamment dans un thermos ou bouteille en inox. |
Quelques exemples de vertus thérapeutiques des plantes à utiliser au quotidien :
Plante | Indications | Contre-indications |
Mélisse (feuille, sommité fleurie) | Digestion et notamment après un repas un peu lourd, somatisation nerveuse sur la sphère digestive, anti-vomitive autorisée pendant la grossesse. | Hypothyroïdie, glaucome, barbituriques |
Verveine (feuille) | Antispasmodique, elle calme ballonnements, flatulences et spasmes. Effet sédatif / aide à trouver le sommeil. | Femme enceinte, insuffisance rénale, maladie urinaire. |
Passiflore (feuille) | Pour faciliter le sommeil, pour calmer les états d’excitation. | Migraine, troubles de la vue, femme enceinte ou allaitantes, médicament hypnotiques, anxiolytique, hypotenseur. |
Mauve (feuille et fleur) | Pour lutter en douceur contre la constipation, contre la toux. | Aucune |
Ortie (feuille et racine) | Reminéralisante, terrain acidifié, épuisement, | Excès de fer, anticoagulant, femme enceinte ou allaitante, insuffisance rénale |
Vigne Rouge (feuille) | Cellulite, tonique veineux, troubles circulatoires, régulation des règles | Sensibilité gastrique car contient un peu de tanin |
Coquelicot (fleur) | Soulage la toux et les affections respiratoires. Insomnie. Calme les palpitations dues au stress. | Femmes enceintes et allaitantes, enfant de moins de 7 ans |
Bruyère cendrée (sommité fleurie) | Cystite, infections urinaires, antiseptique urinaire. | Lithiase rénale, constipation sévère. |
Et pour la décoction, comment fait-on ?
Et bien la posologie varie légèrement : on utilise 4 cuillères à café au lieu de 4 cuillères à soupe.
Le démarrage est identique à l’infusion à la différence qu’on n’éteint pas le feu quand l’eau bout mais on laisse bouillir pendant 10 à 20 minutes selon la plante, puis on filtre et on boit.
Voici 2 exemples de plantes pour lesquelles on peut réaliser des décoctions :
Plante | Indications | Contre-indications |
Marronnier d’Inde (fruit et écorce) | fluidifiante du sang, décongestionnante du petit bassin, calmante des hémorroïdes, décongestion du foie. | Femme enceinte et allaitante. Diabète, ulcère gastrique ou duodénal, intervention chirurgicale, médicament anticoagulant ou hypoglycémiant. |
Bardane (racine) | Problème de peau, acné, régulation pré-diabétique. | Femme enceinte et allaitante, allergies aux astéracées, traitement hypoglycémiant. |
Les plantes autorisées à la vente se trouvent en pharmacie en libre service ainsi qu’en magasin bio. Elles sont puissantes et ont parfois des contre-indications qu’il faut connaître. Certaines peuvent être toxiques. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un médecin, un pharmacien, un naturopathe ou tout autre professionnel qui pratique la phytothérapie.
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Bonne découverte !