Le syndrome de désadaptation est un concept que l’on doit à Jacques Ménétrier. Ce médecin français du XXème siècle est connu pour avoir inventé l’oligothérapie ou l’utilisation des oligo-éléments pour leur vertus thérapeutiques. Le syndrome de désadaptation est un état passager plus ou moins long, dans lequel nous pouvons tomber lorsque nous n’arrivons plus à nous adapter par rapport à une situation ou à un événement de notre vie.
Avant de parler du syndrome de désadaptation, il est nécessaire au préalable de bien comprendre ce qu’est l’adaptation et d’explorer les diathèses de Ménétrier. Pour cela, je vous invite (si vous ne l’avez pas encore fait) à lire mon article intitulé Capacités d’adaptation afin de mieux comprendre la suite de cet article.
En plus des 4 diathèses décrites, Jacques Ménétrier a mis en évidence la DV ou syndrome de désadaptation. Ce n’est pas vraiment une diathèse puisqu’il est superposable aux autres diathèses. Il traduit un déséquilibre objectivé dans la vie actuelle de la personne. Il s’exprime à travers des manifestations endocriniennes. Rappelons que le système endocrinien est composé de glandes qui produisent des hormones. Une hormone est un messager chimique qui permet la communication au sein de notre organisme. Elle circule dans le sang pour délivrer les messages aux cellules cibles munies de récepteurs spécifiques. La désadaptation peut se manifester sur 2 axes :
- hypophyse-pancréas avec des manifestations en lien avec une difficulté à gérer le sucre dans le sang (glycémie. Par exemple, cela peut se manifester par de la fatigue et/ou des ballonnements.
- hypophyse-surrénales-gonades avec des manifestations en lien avec les ovaires chez la femme et l’appareil uro-génital (comme les troubles de la prostate) chez l’homme.
Une personne est dite en désadaptation lorsque les capacités de ses modes réactionnels habituels (DI ou DII) ont été largement dépassées. Ainsi, avant d’évoluer dans une diathèse III ou IV, la personne passe toujours nécessairement par une diathèse V.
Alors comment se manifeste un syndrome de désadaptation ?
Premièrement, dans l’histoire de vie de la personne, on trouve forcément un événement déclencheur . Celui-ci se traduit par une difficulté à s’adapter à une situation donnée. Cela peut être un déménagement, un deuil, la perte d’un emploi, un divorce. Parfois, ce sont des choses beaucoup moins graves mais qui ont un effet dévastateur. La personne se retrouve en incapacité à s’adapter, ses capacités d’adaptation ont été dépassées. C’est ce qu’on appelle la désadaptation.
Deuxièmement, cette désadaptation se traduit physiquement par des perturbations hormonales précises. En effet, le dépassement de ses capacités d’adaptation entraîne des réactions émotionnelles fortes. Si celles-ci sont mal gérées, elles peuvent conduire à des réactions au niveau de l’organisme via le système nerveux et endocrinien, deux systèmes qui travaillent ensemble pour maintenir l’équilibre général de l’organisme.
La première glande du système endocrinien à être touchée par la désadaptation est l’hypophyse (encore appelée glande pituitaire). C’est une petite glande de la taille d’un raisin située à la base du cerveau. Elle produit des hormones qui gèrent une large gamme de fonctions corporelles, dont celles qui stimulent les ovaires et les testicules : FSH et LH. Ces 2 dernières, appelées gonadotrophines ont pour rôle de stimuler les glandes sexuelles. LH ou Hormone Lutéinisante stimule la production de progestérone des follicules ovariens ainsi que l’ovulation. FSH ou Hormone FolliculoStimulante stimule la maturation folliculaire et la production d’œstrogènes. Ces 2 hormones sont normalement sécrétées à des moments précis du cycle féminin.
Le syndrome de désadaptation sur l’axe Hypophyse – Surrénales – Gonades (ou DV HSG)
Les manifestations de la désadaptation sur l’axe hypophyse – surrénales – gonades (ou DV HSG) chez la femme sont les suivantes :
- un syndrome prémenstruel aggravé, c’est-à-dire un cortège de manifestations physiques et psychiques qui débutent quelques jours avant l’arrivée des règles et se terminent quand les règles démarrent. Cela peut être : sensibilité des seins, douleurs dans le dos, au ventre, irritabilité, tristesse, déprime, migraines, ballonnement, changement dans l’appétit, diarrhée ou constipation, etc… Ces manifestations varient d’une femme à l’autre.
- irrégularité des cycles ou arrêt des règles
- attirance pour le sel et les saveurs salées en général
- une baisse marquée de libido
- coup de pompe vers 17 h
- une perte d’intérêt dans la vie
- une grande fatigue
La DV HSG est régulée selon Jacques Ménétrier par l’association de 2 oligo-éléments : Zinc-Cuivre.
Désadaptation et SOPK : et s’il existait un lien entre les 2 ?
Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est une pathologie hormonale féminine dont les manifestations physiques se traduisent notamment par des règles irrégulières, des cycles longs ( + 35 jours), un arrêt des règles parfois et donc une problématique d’infertilité pour certaines. D’autres symptômes accompagnent ce déséquilibre hormonal. Je vous invite à lire l’article dédié au Syndrome des Ovaires Polykystiques dans ce blog. Cette caractéristique du SOPK m’a tout naturellement fait penser au syndrome de désadaptation. J’ai donc eu l’idée de faire le lien entre le syndrome de désadaptation et le SOPK au travers d’un mémoire de naturopathie. Il s’avère que les 10 femmes que j’ai rencontrées dans ce cadre se révèlent toutes être en désadaptation sur 1 ou 2 axes. Elles présentent en effet plusieurs manifestations décrites par Jacques Ménétrier. Au début, je pensais que le SOPK était peut-être lié à la DV HSG uniquement (axe ovarien) mais au final, je me suis rendue compte que l’autre axe faisait sens également puisque le pancréas a aussi un lien avec le SOPK.
Le syndrome de désadaptation sur l’axe hypophyse – pancréas (ou DV HP)
Les manifestations de la désadaptation sur l’axe hypophyse – pancréas (ou DV HP) décrites par Jacques Ménétrier chez la femme sont les suivantes :
- passages à vide ou coups de pompe à heures précises (11h et 16h)
- attirance pour le sucre ou les saveurs douces
- troubles de la digestion avec ballonnements et colite du côté droit de l’abdomen
- désintérêt général
- sentiment de lassitude
La DV HP est régulée selon Jacques Ménétrier par l’association de 3 oligo-éléments Zinc-Nickel-Cobalt.
Cet axe fait sens également car un des principales complications du SOPK connue par la médecine est le développement du diabète de type 2 (quand il n’est pas déjà présent ou à un stade préliminaire). Le diabète une maladie chronique qui apparait quand le pancréas ne sécrète pas assez d’insuline (diabète de type 1) ou quand l’organisme utilise mal l’insuline (diabète de type 2). L’insuline est une hormone hypoglycémiante qui régule la concentration de sucre dans le sang en permettant le stockage du glucose dans les cellules. Il m’est donc apparu cohérent d’étudier le lien entre la DV HP et le SOPK.
Quelles solutions pour sortir de la désadaptation ?
Il n’y a pas de solution miracle mais le fait de prendre conscience de la cause de sa propre désadaptation, d’en parler avec un thérapeute ou un proche peut déjà constituer un bon début. Le cours de l’histoire ne peut pas être changé mais votre perception de l’événement, oui ! La gestion du stress et des émotions est primordiale et le naturopathe sera à même de vous accompagner ou alors de vous rediriger vers un thérapeute adapté.
Des régulateurs de terrain adaptés issus de la phytothérapie
Une personne peut être désadaptée sur un seul axe ou bien sur les deux. Selon les cas, le naturopathe donne de conseils dont le but est de sortir la personne de son syndrome de désadaptation. Quelque soit l’axe, l’objectif est que la personne puisse revenir dans sa diathèse d’origine. Les conseils font appel aux oligo-éléments. Mais il existe d’autres formes de remèdes dans la phytothérapie qui ont un rôle de rééquilibrage sur le syndrome de désadaptation. Par exemple, la gemmothérapie (utilisation de bourgeons pour leur vertus thérapeutiques). Le bourgeon de cassis accompagnera les DV HSG tandis que le bourgeon d’érable agira plutôt sur les DV HP.
Une alimentation spécifique pour le syndrome de désadaptation selon l’axe perturbé
L’alimentation joue, comme toujours, un rôle important dans le retour à l’équilibre. Il s’agira pour la DV HSG d’apporter des saveurs salées mais sans ajout de sel à proprement parlé et à des heures spécifiques de la journée. Par exemple, consommez des amandes grillées assaisonnées aux épices ou à la sauce soja en collation à 17h.
Et pour la DV HP, de la même façon, il s’agira de gérer l’attirance pour la saveur sucrée tout en étant attentif à l’index glycémique et à la charge glycémique du repas. L’index glycémique correspond à la vitesse d’absorption du sucre dans le sang en fonction de l’aliment ingéré. L’idée est de favoriser les aliments à index glycémique bas, c’est-à-dire moins de 50. Vous trouvez des tables d’index glycémique sur internet. Il existe des astuces pour faire baisser l’index glycémique d’un aliment. Quant à la charge glycémique, il s’agit de pondérer la notion d’index glycémique en fonction du volume ingéré. Le naturopathe vous concoctera une alimentation à la carte selon vos gouts, vos habitudes et vos besoins.
En conclusion, le syndrome de désadaptation est un état facile à repérer pour le naturopathe par des manifestations physiques ou psychiques typiques. Celui-ci peut alors accompagner le consultant par une hygiène vitale adaptée, une alimentation particulière et des régulateurs de terrain naturels qui agissent sur le système endocrinien. Ne restez pas seuls face à votre désadaptation, faîtes-vous accompagner par un professionnel de santé !
Bonjour
Merci pour cet article grâce à vous je comprends mieux mon cours .
Je suis en 1ère année de naturopathe, et c’est pa toujours évident le distentiel ,quand on est face à un mur.
Merci et bonne journée
Cecile
Ravie d’avoir pu vous aider. Au plaisir. Céline